Tout au bout de la Rue Grand du Bourg, descendons l'Avenue Santa Vittoria d'Alba. Nous allons trouver sur notre gauche la rue Bourg Riant, nom francisé de « Bourrian », ce qui prête un peu à confusion pour les non-initiés à la « Lenguo Nostre ».
En fait, il s'agit d'un quartier créé au XVème siècle hors des murs pour abriter tout spécialement des étables à bœuf, afin de leur ménager des abris secs et chauds. Ils étaient voûtés selon la technique ancienne des bori-étables et cabanes diverses de pierres sèches. Tous les rez-de-chaussée du quartier Bourrian sont du type construction en borie, d'où son nom.
Remontons vers les écoles pour nous diriger vers le quartier des Bousigues (terre en friche) qui se trouve juste derrière. Il servait de raccourci aux Versois qui se frayaient un sentier à travers ces terres où l'on trouvait alors thym, sarriette et bonnes herbes pour soigner la fièvre du mouton (brucellose) bien avant la construction des villas actuelles. Près des anciens mas, il existe encore des étendues de rochers naturels plats et nus "lisière", les aires, où les paysans battaient la moisson rentrée.
Pendant la seconde guerre mondiale, on battait encore sur ces aires avec des fléaux, puis les grains ramassés à la pelle et tamisés étaient mis dans des sacs de jute. Ces aires avaient pour nom celui du quartier ou du mas voisin : les Grandes Aires, l'Aire du Mas des Lapins, l'Aire du Mas Redon ou de la Sourde. Cette dernière située en bordure du chemin de la Capelle servait au séchage du thym qu'une femme "sourde comme un pot" ramassait pour le vendre aux herboristes.
Le bois de thym, après avoir été débarrassé de ses feuilles et fleurs séchées, était utilisé pour allumer la "charbonnille" dans les trous du "potager", où mijotait doucement le met du jour en attendant le retour des hommes aux champs depuis l'aube.